Ce matin, je me suis réveillée, comme d'habitude, avec la radio.
Ce matin, comme souvent, ils parlaient de nous les enseignants. Nous qui, ce matin, devions faire ci, et faire ça, et puis aussi faire ça, mais ne surtout pas faire ça, aujourd'hui, après ce 13 novembre 2015.
Ce matin, nous devions porter une attention toute particulière à la sécurisation de l'école, aux entrées et aux sorties. Nous devions laisser les élèves parler, les aider à comprendre, les rassurer, être bienveillants, désamorcer les amalgames, neutraliser toute émergence de racisme, être vigilants à toute forme de radicalisation, veiller à la compréhension et au respect de la minute de silence.
Ce matin, en me levant, j'étais en colère.
Quelle pression nous avions sur les épaules, ce matin!
J'avais l'impression que sur nous reposait la santé mentale de tous les petits français.
Que sur nos épaules reposaient la sécurité de notre pays pour les années à venir.
Ces gens nous disaient quoi faire, et parlaient comme si nous étions des robots, des enseignants sans vie en dehors de l'école, sans sentiments, sans émotions, capables de traiter tout ça froidement avec les enfants.
Ce matin, et comme tous les matins, nous n'étions pas des robots, et nous aussi nous étions touchés. Et pourtant, ils nous a fallu en parler ce matin, et avec le plus difficile des interlocuteurs: avec des enfants.
Ce matin, certains d'entre nous avaient encore besoin d'en parler, beaucoup, pour surmonter.
Ce matin, d'autres n'avaient pas envie d'en parler, avec personne, et surtout pas des enfants, avec qui nous devons prendre d'infinies précautions, devant qui nous ne devons pas laisser libre cours à la peur, la colère.
Ce matin, j'ai été très en colère, alors que je n'avais pas encore posé le pied par terre. Et après, j'avais la nausée.
Ce matin, tous les enseignants de France ont fait de leur mieux. Avec leur vécu, leurs émotions, leurs mots à eux, leurs réactions spontanées, leurs tripes. Et ils ont espéré, vraiment, que ça changera, un peu, les choses.
Je tire mon chapeau à tous les enseignants qui se sont retrouvés face à 30 paires d'yeux ce matin. Je n'ai pas de classe à moi, mais ça a tout de même été très difficile.
Je tire encore plus haut mon chapeau à tous les remplaçants, qui ont du s'adonner à cet exercice face à 30 enfants... qu'ils ne connaissaient pas.
Et je tire aussi mon chapeau à ces policiers, ces infirmiers, ces médecins, ces pompiers, ces journalistes...
Ce matin, comme souvent, ils parlaient de nous les enseignants. Nous qui, ce matin, devions faire ci, et faire ça, et puis aussi faire ça, mais ne surtout pas faire ça, aujourd'hui, après ce 13 novembre 2015.
Ce matin, nous devions porter une attention toute particulière à la sécurisation de l'école, aux entrées et aux sorties. Nous devions laisser les élèves parler, les aider à comprendre, les rassurer, être bienveillants, désamorcer les amalgames, neutraliser toute émergence de racisme, être vigilants à toute forme de radicalisation, veiller à la compréhension et au respect de la minute de silence.
Ce matin, en me levant, j'étais en colère.
Quelle pression nous avions sur les épaules, ce matin!
J'avais l'impression que sur nous reposait la santé mentale de tous les petits français.
Que sur nos épaules reposaient la sécurité de notre pays pour les années à venir.
Ces gens nous disaient quoi faire, et parlaient comme si nous étions des robots, des enseignants sans vie en dehors de l'école, sans sentiments, sans émotions, capables de traiter tout ça froidement avec les enfants.
Ce matin, et comme tous les matins, nous n'étions pas des robots, et nous aussi nous étions touchés. Et pourtant, ils nous a fallu en parler ce matin, et avec le plus difficile des interlocuteurs: avec des enfants.
Ce matin, certains d'entre nous avaient encore besoin d'en parler, beaucoup, pour surmonter.
Ce matin, d'autres n'avaient pas envie d'en parler, avec personne, et surtout pas des enfants, avec qui nous devons prendre d'infinies précautions, devant qui nous ne devons pas laisser libre cours à la peur, la colère.
Ce matin, j'ai été très en colère, alors que je n'avais pas encore posé le pied par terre. Et après, j'avais la nausée.
Ce matin, tous les enseignants de France ont fait de leur mieux. Avec leur vécu, leurs émotions, leurs mots à eux, leurs réactions spontanées, leurs tripes. Et ils ont espéré, vraiment, que ça changera, un peu, les choses.
Je tire mon chapeau à tous les enseignants qui se sont retrouvés face à 30 paires d'yeux ce matin. Je n'ai pas de classe à moi, mais ça a tout de même été très difficile.
Je tire encore plus haut mon chapeau à tous les remplaçants, qui ont du s'adonner à cet exercice face à 30 enfants... qu'ils ne connaissaient pas.
Et je tire aussi mon chapeau à ces policiers, ces infirmiers, ces médecins, ces pompiers, ces journalistes...